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Togo : Les détenus privés de visite depuis le début de la pandémie de Covid-19

Au regard de la situation sanitaire (26 178 cas et 243 décès), des ONG, des associations et des avocats plaident pour la réouverture des prisons.

Depuis le 13 avril 2020, les autorités togolaises ont interdit les visites dans les prisons afin de “protéger” les détenus “contre le risque de contamination venant de l’extérieur”. “Toutes les visites aux détenus dans les prisons civiles du Togo et à la Brigade pour mineurs de Lomé sont suspendues jusqu’à nouvel ordre”, avait déclaré le ministre de la justice, Pius Agbétomey, précisant que des dérogations exceptionnelles pourraient être accordées après examen. Pour de nombreux Togolais, l’interdiction de visite est disproportionnée au regard de la situation sanitaire. Le Togo a recensé 26 178 cas de Covid-19, dont 243 décès, selon les derniers chiffres officiels. Au début de la pandémie, un grand nombre de pays avaient pris la décision d’interdire les visites pour protéger les détenus, mais la plupart ont depuis levé cette interdiction.

“Les détenus sont une catégorie particulière de personnes, dont l’isolement mérite solidarité et soutien psychologique des parents”, juge Aimé Adi, directeur d’Amnesty International au Togo. “Il est vraiment temps de rouvrir les prisons pour soulager les détenus et leurs parents”, renchérit Kao Atcholi, président de l’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto).

Au Togo, comme dans de nombreux pays africains, les visites sont quasiment vitales pour les détenus, car elles permettent aux proches de leur apporter des vivres, des habits et des médicaments, le système pénitentiaire étant généralement sous-financé. Certains proches s’y rendent tous les jours pour apporter des repas.