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Thaïlande : "dans les prisons, on est traités comme des animaux"

Ce vendredi à Bruxelles se tient le douzième sommet Europe-Asie, où seront présents 53 chefs d’Etat et de gouvernement, dont le général Prayuth Chan-o-cha, à la tête de la junte militaire qui a pris le pouvoir en Thaïlande par un coup d’Etat il y a quatre ans. A cette occasion, Somyot Prueksakasemsuk, 56 ans, un opposant qui vient de purger sept années en prison pour des raisons politiques, veut dénoncer le musellement de toute opposition au pouvoir. Nous l’avons rencontré à Paris.

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Quelles ont été vos conditions de vie en prison ?

On nous traite comme des animaux en cage, pas comme des êtres humains. Les prisons sont surpeuplées, on est 20 ou 50 par cellule. Dans l’une d’elles, on était 200. Comme il n’y avait pas assez de place au sol, on dormait à tour de rôle, vingt par vingt. Il n’y a aucun espace de liberté, on est contrôlés en permanence par des caméras et des gardiens.

On n’a même pas de toilettes où l’on pourrait s’asseoir. On n’a pas le droit de lire, sauf les livres religieux que la prison nous fournit, et les programmes télé ne sont pas libres.

Mon seul lien avec l’actualité était les grands titres des journaux que mes amis me montraient pendant les visites. Les premières années, on m’a déplacé de prison en prison, dans huit provinces différentes. C’était très dur de m’adapter et à chaque transfert on me mettait des chaînes aux pieds. J’ai fait des tentatives de suicide mais la prison m’a empêché de mourir car mon cas était trop médiatisé. La mobilisation internationale a au moins permis l’amélioration de mes conditions de détention, même si, en sept ans, j’ai perdu ma famille et mon travail, que ma santé s’est détériorée et que mes genoux se sont abîmés.

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