Analyse

L’Espagne est l’un des pays les plus touchés par la première vague de la pandémie. Le ministère de l’Intérieur déclare, le 15 mars 2020, l’état d’urgence (estado de alarma). Il s’accompagne de la suspension des visites dans les établissements. Les mesures sanitaires dans les prisons sont prises en fonction du contexte local. Elles varient d’une communauté autonome à l’autre, surtout entre la Catalogne et le reste du pays. Le nombre de cas reste relativement bas comparé à la situation à l’extérieur : 85 prisonniers sont contaminés entre mars et juillet. L’Observatoire du système pénal et des droits humains (Observatori del Sistema Penal i els Drets Humans, OSPDH) surveille la pandémie et publie des mises à jour dès le début de la crise.
Les personnes détenues et le personnel pénitentiaire critiquent la gestion de la crise par les autorités. Le manque d’EPI augmente les tensions dans les établissements. Plusieurs mutineries ont lieu. Les organisations locales dénoncent les pratiques des établissements, jugées non conformes aux exigences sanitaires. Les mesures compensatoires mises en place sont inégalement accessibles.
Plusieurs établissements remettent en place, après novembre 2020, des mesures de restriction strictes, comme la suspension des visites et des placements en semi-liberté.

Prison Insider et le Centre d’études sur la Justice et la Société (Chili) proposent une analyse de la première année de pandémie dans les prisons de onze pays. L’Espagne est l’un d’entre eux.

Les prisonniers à l'isolement ne peuvent pas recharger leur crédit téléphonique ou cantiner de la nourriture. Les douches, les toilettes et la lumière ne fonctionnent pas bien.

Des mesures compensatoires sont mises en place. Le nombre d'appels autorisés est augmenté (de 10 à 15 par semaine). Des appels gratuits sont proposés aux prisonniers confrontés à des difficultés.