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Pays-Bas : fermer les prisons pour mieux les rouvrir

Faute de prisonniers, les Pays-Bas ouvrent les cellules vacantes à de nouveaux “résidents”, notamment à des demandeurs d’asile.

Les portes des pénitenciers seront bientôt closes aux Pays-Bas. En trois ans, dix-neuf prisons sur la soixantaine que compte le pays ont été désaffectées et près d’un tiers des cellules sont vides. Il devrait y en avoir plus de 3 000 libres d’ici 2021. Plusieurs raisons expliquent cette situation extraordinaire. D’abord, une chute significative du taux de criminalité. Ensuite, les autorités adoptent une conception pragmatique de la justice, privilégiant les solutions efficaces à l’enfermement pour des raisons morales. Autrement dit, elles favorisent la réinsertion plutôt que l’incarcération, et les peines alternatives, tel le port du bracelet électronique. Cette politique coûte moins cher et limite aussi la récidive. Si bien que le nombre de prisonniers est en chute libre depuis des années. Non sans « problèmes » logistiques… que beaucoup aimeraient pouvoir se poser, notamment en France où les prisons débordent.

Que faire de ces places libres ? Libérales, les autorités néerlandaises ont trouvé une solution : louer l’espace et le service. 500 prisonniers belges et 242 norvégiens ont ainsi été transférés dans ces établissements. La Norvège a signé un contrat de trois ans et déboursé 25 millions d’euros pour bénéficier de la prison de haute sécurité de Norgerhaven, avec un accord : un directeur norvégien, des gardiens néerlandais. Ce n’est pas tout ! Certains bâtiments ont été transformés en logements sociaux pour des familles, notamment ceux de centre-ville. Enfin, alors que près de 59 000 migrants auraient afflué aux Pays-Bas en 2015, le gouvernement a décidé de mettre les cellules vacantes à disposition des demandeurs d’asile, transformant les pénitenciers en centre d’accueil pour réfugiés, le temps que leurs demandes soient examinées par l’administration. Vastes cuisines, terrains de sport, jardins : tout a été aménagé pour rendre ces prisons confortables. Les murs d’enceinte et les barbelés ont été ôtés. « Nous voulons que les gens se sentent bien et en sécurité », selon Jan Anholts, porte-parole de l’Agence centrale pour l’accueil des demandeurs d’asile. Mais le temps passant et la situation provisoire tendant à se pérenniser, la controverse enfle.

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