Analyse Rapport

On emprisonne plus, en Europe, et pour plus longtemps.

Un prisonnier sur cinq en attente de jugement, prisons quasiment pleines : les grandes tendances de l'enfermement en Europe.

Le taux d’incarcération moyen en Europe augmente sensiblement, entre 2015 et 2016, pour la première fois depuis 2012. C’est l’une des grandes tendances dégagées dans le rapport sur les statistiques pénales annuelles (SPACE I) publié hier par le Conseil de l’Europe.
Si le taux d’incarcération (nombre de personnes détenues pour 100 000 habitants) est de 37 en Islande, 58.5 en Suède et 74 en Croatie, il s’élève à 244 en Turquie et en Lituanie, quand la Géorgie affiche un taux de 256.
Pour gommer ces grands écarts, il est possible de retenir le taux médian (117) et d’imaginer que si l’Europe était un seul et même pays, son taux d’incarcération serait de 135. Un prisonnier sur cinq est en attente de jugement définitif. Autour de la moitié des personnes détenues sont, en Albanie et aux Pays-Bas, en attente de jugement. Elles représentent moins de 10% en Pologne et en Roumanie.

Plus d’incarcérations, moins de libérations

On emprisonne plus, en Europe, et pour plus longtemps. C’est l’une des explications à la surpopulation carcérale. Onze des 15 administrations pénitentiaires confrontées à ce problème l’étaient déjà en 2015. La France figure parmi les pays connaissant le plus de surpopulation aux côtés de la Macédoine, la Hongrie, Chypre, et la Belgique. Parmi ces pays, trois voient leur surpopulation s’aggraver (France, Chypre, Hongrie).

La Russie n’a pas répondu à cette recherche.


"Je n'observe pas une tendance vers des peines moins sévères. C'est pourtant la seule solution pour réduire la population carcérale."