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Niger : Les autorités doivent garantir les droits des détenus

Les droits de plusieurs détenus sont bafoués à la prison de Koutoukallè.

Amnesty International a recueilli des informations de proches de détenus à la prison de Koutoukallè qui dénoncent l’interdiction de l’apport de provisions extérieures, l’impossibilité pour les détenus concernés de recevoir des visites, des soins médicaux adéquats ni d’accéder à un avocat.

“Tous les détenus à la prison de Koutoukallè et dans tous les lieux de privation de liberté du Niger ont le droit à des conditions humaines, y compris avoir accès à de l’eau, de la nourriture et des soins médicaux appropriés et communiquer avec leurs familles. Les individus en détention préventive ont le droit d’être informés des accusations portées contre eux, d’avoir l’assistance d’un avocat, de contester la légalité de leur détention devant un juge et plus largement le droit de bénéficier d’un procès équitable dans un délai raisonnable.” a déclaré Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Le 7 mars 2022, le Colonel Hamadou Djibo, arrêté le 23 avril 2021, en lien avec le coup d’état avorté du 31 mars 2021 contre le président élu, Mohamed Bazoum, et détenu à la prison de Koutoukallè, a rédigé une lettre publique dans laquelle il dénonce les mauvaises conditions de détention à la prison de haute-sécurité. Il présente un durcissement des conditions de détention de tous les détenus de Koutoukallè, depuis novembre 2021, notamment depuis l’interdiction de la provision d’apports extérieurs (vivres, médicaments, eau potable, etc.).

Selon Djibo, quatre détenus auraient perdu la vie au cours des quatre derniers mois dans la prison et plusieurs détenus auraient contracté des maladies « faute de prise en charge médicale et de malnutrition ».

Ces allégations qui n’ont pas pu être vérifiées par Amnesty International méritent l’ouverture d’une enquête par l’autorité judiciaire.