Témoignage

Liban : en prison, le théâtre pour réparer

Les prisonniers ont des choses à dire.

Comment exprimer ce qui ne peut être dit ? Comment dire ce que personne ne veut entendre ? La dramathérapie est la rencontre entre la psychologie et le théâtre. Et Zeina Daccache la déploie en prison.

Elle est actrice, psychologue clinicienne et a étudié la dramathérapie à l’université du Kansas (États-Unis). Elle est la fondatrice et la directrice de Catharsis, le premier centre de théâtre thérapeutique au Liban et dans la région arabe. À partir de la création de l’association, en 2007, elle se rend en prison pour créer avec les détenus des pièces de théâtre.

Elle réalise trois films documentaires qui retracent les projets menés dans deux établissements différents : son premier film, Twelve angry Lebanese (2009), se déroule à la prison pour hommes de Roumieh ; son deuxième, Scheherazade’s Diary (2013), suit les femmes de la prison de Baabda ; The blue inmates (2021), tourné à Roumieh, montre le traitement des détenus souffrant de troubles mentaux.

Zeina Daccache fait jaillir les mots de lieux qui prêtent davantage au silence. Une parole précieuse qui a des conséquences bien concrètes sur les prisonniers. À notre tour, nous lui laissons la parole.

- Photographies transmises par Zeina Daccache / Catharsis - LCDT

Ce ne sont pas seulement des criminels. Ils sont aussi autre chose, ils ont beaucoup de choses à dire.

La dramathérapie, elle, se concentre sur le mouvement, le jeu de rôle. Nous dessinons des scènes.

Je savais qu’il était possible de rester incarcéré des années durant, jusqu’à sept ou huit sans être jugé. À part ça, je n'y connaissais rien.

J’avais toujours une caméra avec moi en prison

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La pauvreté à l’extérieur est la même dedans. Certains détenus restent avec les mêmes vêtements tout le mois. Ils déclarent des maladies de peau.

Les films de Zeina Daccache