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La force du récit

Prison Insider n’est pas un comité de soutien. Nous avons vocation à entendre, à analyser, à témoigner. À mettre de l’humanité là où d’autres s’emploient à semer l’effroi

Nous avons été invités à nous solidariser de la situation d’Antonin Bernanos, incarcéré depuis neuf mois à la prison de Fleury-Mérogis en région parisienne. “Voiture de police incendiée à Paris : les revirements de l’enquête” titrait Le Monde en date du 8 décembre dernier, ajoutant : “Trois manifestants ont reconnu leur implication dans l’attaque du 18 mai. Mais il ne s’agit pas des militants antifascistes désignés dès les premières heures par un policier témoin anonyme”.

Prison Insider n’est pas un comité de soutien. Nous avons vocation à entendre, à analyser, à témoigner. À mettre de l’humanité là où d’autres s’emploient à semer l’effroi.

Il nous intéressait de connaître, dans une famille qui ne s’estimait pas destinée à fréquenter la prison, comment pouvait être ressentie la brutalité d’une arrestation et, par extension, ce à quoi sont confrontés tous les jours celles et ceux, qui ne savent parfois ni lire, ni écrire. Ces récits leur offrent, en quelque sorte, une immense et forte voix.

Voici trois courts points de repère :

  1. Les conditions de détention ont toujours “bénéficié”, et se sont parfois “améliorées”, après que des femmes et des hommes politiques aient connu l’enfermement dans des périodes conflictuelles : Résistants pendant la 2ème guerre mondiale, porteurs de valise et indépendantistes pendant la Guerre d’Algérie, militants en mai 68 ;

  2. L’approche de l’enfermement que nous offre une plateforme comme Prison Insider donne à comprendre au premier chef que ce sont d’abord les pauvres, les étrangers et les opposants qui peuplent les prisons du monde.

  3. On fait grief à Antonin de la violence qui consiste à mettre le feu à un véhicule de police, des faits qui constituent une vraie violence mais qui ne sont là, le concernant, ni reconnus, ni avérés. Mais pourquoi ne dit-on jamais rien de la violence inouïe des États qui protègent des intérêts financiers énormes quand beaucoup sont réduits au chômage, à dormir dehors et devraient se satisfaire d’un peu de charité publique ?

Voilà trois bonnes raisons de lire les documents que nous vous proposons. Vous n’en sortirez pas indemnes.


Retrouvez le premier texte, celui d’Antonin Bernanos, dans la série de témoignages De chaque côté du mur.

Prison Insider interviendra lors de la journée de soutien à Antonin Bernanos le jeudi 2 mars 2017. Toutes les informations sont présentes dans notre rubrique Agir.