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La torture en Tunisie, une "culture" qui ne veut pas mourir

Six ans après le “printemps” de 2011, passages à tabac et mauvais traitements perdurent. Les militants des droits de l’homme dénoncent “* l’impunité*” dont bénéficient les auteurs des violences.

LETTRE DE TUNIS

Un homme à l’œil vide comme une lueur éteinte, une lumière arrachée au coup de poing, est d’une tristesse abyssale. Dans le tréfonds de son désespoir, Hassène Arabi a eu un rien de chance, si l’on peut oser le mot. Il avait perdu ses deux yeux. Il en a recouvré un mais l’autre ne s’éveillera plus jamais, privant le jeune de Sidi-Bouzid, âgé de 23 ans, de la moitié de la beauté du monde.

Quand il raconte les coups, les humiliations, la mâchoire fracturée, la gale dans sa cellule, les poings qui redoublent sur son visage, on peine à croire qu’un tel déchaînement de violence peut encore se produire dans la Tunisie post-Révolution.

Le “Printemps” tunisien n’a-t-il pas mis à bas la tyrannie ? Il faut croire que de très vieilles pratiques perdurent. Et quel cruel paradoxe que Hassène Arabi soit de Sidi-Bouzid, le foyer des premiers éclats de la révolution, cette bourgade emblématique de la Tunisie centrale encerclée de figuiers et d’oliviers qui annoncent, plus au sud, la steppe cabossée ?

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