Interview

"L'heure est grave"

La torture et les mauvais traitements se banalisent au fil des années. Comment expliquer de telles dérives ? C’est l’objet d’un rapport récemment publié.

Les personnes détenues, du fait de leur vulnérabilité, sont davantage soumises à des actes de torture ou des mauvais traitements. De nombreux textes internationaux l’interdisent pourtant. L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) milite pour le respect des droits humains, plus particulièrement pour l’abolition de la torture et de la peine de mort dans le monde. L’ACAT publie, en juin 2021, son sixième rapport intitulé Un monde tortionnaire. L’ONG y fait le constat d’une acceptation mondialisée de la torture et appelle les États à respecter leurs obligations internationales.

Eric Mirguet est le directeur du pôle programme et plaidoyer de l’ACAT France. Il contribue au rapport à travers un éclairage sur les lieux de détention français. Prison Insider lui pose trois questions.

Depuis vingt ans maintenant, c’est la lutte contre le terrorisme qui semble justifier toutes les dérives les plus graves.

Une ONG comme l’ACAT-France a fait le choix de recourir au contentieux afin d’avancer dans son combat en faveur de l’abolition de la torture.

On pense souvent que la torture frappe surtout les prisonniers politiques ou les personnes accusées d’actes de terrorismes. Ce n’est pas le cas.