Analyse

Aucune exécution n’est recensée depuis 2016. Le nombre des condamnations, lui, est en augmentation. L’Indonésie intensifie, depuis 2014, sa lutte contre la drogue. Le président Widodo en fait une “urgence nationale” et le nombre des condamnations à mort croit fortement au cours des cinq dernières années. Celles prononcées pour les infractions liées aux stupéfiants touchent la majorité des femmes et des étrangers condamnés à la peine capitale. Les personnes condamnées pour des faits liés aux drogues ne bénéficient d’aucune grâce.
Les conditions matérielles et le quotidien en détention varient fortement en fonction des établissements, de leur niveau de sécurité et de leur taux d’occupation. Certains prisonniers peuvent sortir de leur cellule en journée et participer à des activités. D’autres, détenus dans les prisons dites “de sécurité super-maximale”, sont soumis à une surveillance continue et n’ont accès qu’à quelques livres autorisés.
L’archipel indonésien compte une “île-prison” à Nusakambangan1, aussi appelée “l’île des exécutions”, située au large de Java. Elle rassemble plusieurs établissements de haute sécurité détenant un certain nombre de condamnés à mort. Les personnes détenues sur l’île rapportent des conditions de détention particulièrement contraignantes, davantage de difficultés pour voir leur avocat, recevoir des visites de leur proches, obtenir des médicaments et des produits venant de l’extérieur.

Prison Insider collecte les informations sur les conditions de détention des personnes condamnées à mort dans neuf pays. Prenez connaissance de la situation en Indonésie.

— Les informations présentées sont principalement issues du rapport Déshumanisés : conditions de détention des condamnés à mort en Indonésie produit par Carole Berrih et l’organisation KontraS pour Ensemble contre la peine de mort (ECPM) en 2019. Des sources complémentaires ont été utilisées, elles sont mentionnées au cas par cas.

  1. Nusakambangan : “île prison” de 210 km2 au large de Java qui a servi de colonie pénitentiaire sous le régime néerlandais, où se trouvent plusieurs établissements de haute sécurité et où se déroulent les exécutions. 

Des avocats agiraient contre l’intérêt de leur client, ne présenteraient aucune preuve, certains se prononceraient en faveur de la condamnation à mort.

Les détenues rapportent cantiner des protections hygiéniques de mauvaise qualité.