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Hongrie : le cas d’Ahmed H., emprisonné pour dix ans, symbole de la politique sécuritaire d’Orban

Les chiens ne cessent d’aboyer dans la cour enneigée. A l’intérieur d’une cellule de la prison de Budapest, Ahmed H. demande à son gardien de desserrer les menottes qui lui scient les poignets. Ce quadragénaire syrien est décorateur de métier. Il jouit du statut de réfugié depuis neuf ans à Limassol, sur l’île de Chypre, où il s’est marié et a eu deux filles, âgées de 6 et 7 ans et demi.

Le 13 novembre 2016, un tribunal hongrois a fait de lui l’unique migrant jamais condamné en première instance pour terrorisme dans le pays. Il a écopé de dix ans de prison ferme pour avoir jeté trois projectiles en direction de la police, participé à une émeute et traversé illégalement la frontière, devenant le symbole d’un pays en train de se barricader.

Alors que les personnes entrées clandestinement comme lui sont déjà massivement condamnées à l’enfermement, Viktor Orban, le premier ministre souverainiste, vient de faire adopter par le Parlement, mardi 7 mars, la mise en détention systématique de tous les demandeurs d’asile entrés, eux, légalement en Hongrie dans des « zones de transit » aux frontières serbe et croate. Cette mesure avait été supprimée en 2013 sous la pression de l’Union européenne et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

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