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Haïti : 4 096 détenus provisoires dans la promiscuité en attente d’être jugés

Le nouveau commissaire du gouvernement de la juridiction de Port-au-Prince, Me Jean Danton Léger, a effectué, le lundi 4 avril, une visite à la prison civile de la capitale pour faire un état des lieux et s’enquérir de la situation des détenus. Me Léger a promis de lutter de toutes ses forces contre la détention préventive prolongée, qu’on présente comme la bête noire de l’administration pénitentiaire.

Avec 6 fois plus de prisonniers que ce qu’il peut contenir, le pénitencier national regorge davantage de détenus en détention provisoire que de condamnés. Le fléau de la détention préventive prolongée, débattu et combattu sous plusieurs angles, est un méandre pour les détenus à côté de l’insalubrité et la promiscuité dans lesquelles ils pataugent. Une situation qui ne laisse pas indifférent le nouveau chef du parquet de Port-au-Prince, Me Jean Danton Léger, qui promet, comme cela a eu lieu dans le passé, d’organiser des assises criminelles au sein même du pénitencier national.

Au bas du bureau du directeur de la prison, l’inspecteur divisionnaire Synal Ysraël, une vingtaine de détenus sont entassés comme des sardines dans une ancienne guérite aménagée pour la circonstance. Cet ancien poste d’observation des gardiens est désormais la demeure des prisonniers. “Faute de place, on les place ici”, indique l’inspecteur Ysraël. Cette vue de détenus suspendus sur des draps amarrés comme des hamacs est symptomatique de la surpopulation du pénitencier.

En considérant la norme de 4,5 m2 proposée par les agences internationales, il n’y aurait pas plus de 3 000 détenus dans les prisons du pays. Mais à cette date, ils sont plus de 11 000 personnes maintenues dans les geôles dont à peu près 80% en détention préventive prolongée. La détention provisoire constitue ainsi un malaise judiciaire aux allures de fléau. Difficile à gérer pour des raisons notoires et pour d’autres qu’on ignore. Le coût d’un détenu est davantage élevé pour ses proches que pour la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP).

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