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Guatemala : le désastreux système de protection des mineurs

La mort de 40 adolescentes dans un foyer au Guatemala, suivi en moins de 15 jours d’une mutinerie dans une prison pour mineurs, où quatre surveillants ont été tués, mettent en lumière l’inefficacité du système de protection des mineurs dans ce dangereux pays.

Coïncidence macabre, les deux établissements se situent côte à côte à San José Pinula, à quelques kilomètres de la capitale Guatemala. Le 8 mars, 40 jeunes résidentes du foyer pour mineurs Hogar Seguro (“foyer sûr”) Virgen de la Asuncion avait péri dans un incendie.

Tant ce foyer que la prison avaient été dénoncés par le passé pour des mauvais traitements et abus sexuels sur les pensionnaires et les détenus de la part des fonctionnaires censés les protéger.

Au Guatemala, le pays le plus peuplé d’Amérique centrale (16,3 millions d’habitants), 59,3% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, et le taux d’homicides est un des plus élevés du monde.

“Le foyer, ce n’est pas un refuge, car il y a des plaintes pour des abus et des mauvaises conditions d’alimentation, mais le plus grave c’est que l’on soupçonne le lieu d’encourager la traite de personnes, la prostitution et les viols”, déclare à l’AFP la directrice de l’ONG ProJustice Carmen Aida Ibarra.

L’établissement était déjà dans le collimateur des associations de défense des mineurs à cause des nombreux salariés ayant fui ou été renvoyés après des accusations de mauvais traitements.

L’incendie meurtrier a soulevé une vague d’émotion dans le pays, où des manifestations dans la capitale ont dénoncé un “crime d’Etat”. La mutinerie initiée dimanche soir dans le centre pénitentiaire Etapa II avait pour but de dénoncer les sévices infligés aux jeunes prisonniers par les surveillants, selon Abner Paredes, le responsable du secteur jeunesse au parquet chargé des droits de l’homme (PDH).

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