Actualité

Ghana : un projet de loi menace de prison les homosexuels

Le parlement ghanéen doit se pencher, mardi, sur un texte qui criminalise l’homosexualité, déjà interdite, et pénalise le soutien aux personnes LGBT. Les défenseurs des droits humains pointent le risque d'une recrudescence de persécutions contre cette communauté dans un pays qui connaît déjà une vague d’homophobie.

Le Parlement du Ghana étudie, mardi 26 octobre, une nouvelle loi visant à pénaliser lourdement l’homosexualité, déjà interdite dans le pays. Si le texte est voté, il permettra d’infliger jusqu’à dix ans de prison aux personnes LGBT, pénalisera les défenseurs et la publication d’informations pouvant être considérées comme un encouragement à l’homosexualité. Le projet de loi fait aussi la promotion des thérapies de “conversion” des homosexuels, déjà pratiquées dans plusieurs pays du continent africain et aux États-Unis.

“C’est inhumain”, réagit par téléphone l’ONG ghanéenne de défense de la diversité Interfaith Diversity Network of West Africa (IDNOWA). “Si cette loi passe, toute conversation avec des journalistes sera interdite et notre existence même sera menacée”, s’inquiète l’activiste au bout du fil.

Cette offensive législative intervient dans un contexte inédit. D’après plusieurs associations de défense des droits des LGBT sur le continent africain, le Ghana connaît une vague d’homophobie sans précédent depuis plusieurs années. Celle-ci a connu son point d’orgue en février 2021 avec l’expulsion, par les forces de l’ordre, de la permanence d’accueil d’une des rares associations d’aide aux LGBT, le LGBT+ Rights Ghana, un mois à peine après l’ouverture du lieu.