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France : tensions à la prison de Borgo en Corse

Incendies de véhicules de gardiens, tags, menace contre le directeur: un climat tendu règne depuis début juillet à la prison de Borgo (Haute-Corse) à la suite de fouilles déclenchées après la découverte de champagne et de téléphones en cellule, selon des sources concordantes.

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes et confiées à la section de recherches de la gendarmerie suite à l’incendie de véhicules de personnels pénitentiaires travaillant à Borgo, a confirmé mardi 28 juilleet à l’AFP le parquet de Bastia.

Trois véhicules ont été incendiés dans la nuit du 7 au 8 juillet sur le parking réservé au personnel de l’établissement. Trois autres l’ont été dans la nuit du 25 au 26 juillet devant le domicile d’un couple d’agents pénitentiaires à Lucciana. Dans la nuit de lundi à mardi, deux véhicules d’un agent ont aussi été détruits par le feu à son domicile à Vescovato.

Lundi, des tags ont été découverts sur la façade de la prison, visant nominativement deux agents et les incitant à partir. Le directeur a reçu une lettre de menace, a aussi confirmé à l’AFP Maxime Coustie, délégué régional UFAP-Unsa Justice qui s’est dit «inquiet» face à cette série inédite d’incidents depuis 14 ans qu’il travaille à Borgo.

Tout est parti d’un téléphone portable saisi

Selon une source proche du dossier, tout est parti d’un téléphone portable saisi lors d’une fouille aléatoire et qui contenait une vidéo montrant une fête dans une cellule avec des bouteilles de champagne et plusieurs détenus en train de se filmer avec des téléphones portables. Cette «fête» a eu lieu le 16 juin et a donné lieu à des fouilles de cellules et à la saisie d’autres téléphones portables et produits interdits mais pas d’armes, a ajouté cette source.

«À la suite d’une fête d’anniversaire, nous avons subi et accepté plusieurs fouilles générales. Mais depuis quelques semaines nous subissons des pressions permanentes de la part de la direction», peut-on lire dans une lettre anonyme signée les «détenus du centre pénitentiaire de Borgo» et rendue publique par France 3 Corse.

Assurant ne pas cautionner la violence, les auteurs de la lettre ajoutent que les «familles et amis (…) ne laisseront pas ces injustices et pressions mentales constantes se dérouler ainsi». Contacté par l’AFP, la direction de l’administration pénitentiaire a indiqué que cette «série de faits» était «prise très au sérieux» et avoir obtenu l’assurance du préfet de Corse que «les moyens nécessaires seraient mis en place pour garantir la sécurité des personnels».