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France : prison pour mineurs de Meyzieu: un établissement "en surchauffe"?

L'Observatoire international des prisons fait état du problème de surpopulation dans l'établissement pour mineurs de Meyzieu.

Des problèmes de surpopulation. C’est ce qu’il ressort du rapport de l’Observatoire international des prisons (OIP) sur la situation de l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM), à Meyzieu, où il est même évoqué un établissement “en surchauffe”.

Dans le rapport diffusé ce mardi, il est indiqué que les adolescents sont fréquemment obligés de partager pendant plusieurs jours leur cellule avec un nouvel arrivant. Une situation qui rend le travail éducatif envers les jeunes beaucoup plus compliqué.

L’Observatoire détaille notamment cet exemple de la nuit du 11 au 12 février, où deux ados incarcérés ont été placés dans des cellules déjà occupées. Le lendemain, faute de place, un garçon s’est retrouvé dans l’aile normalement réservée aux filles.

“Installés sur des matelas posés sur des sommiers pliables, les détenus doivent cohabiter dans une cellule où ni les toilettes, ni les douches ne sont isolés. Ils n’ont donc aucune intimité”, continue le rapport.

Une situation récurrente

Selon l’Observatoire, l’EPM de Meyzieu est régulièrement saturé et depuis juin 2019, il est souvent surpeuplé. Ainsi certaines cellules avaient déjà été doublées en juin, mais aussi en décembre 2019 et en janvier dernier.

Ces situations de surpopulation ne durent jamais plus de quelques jours, et pour cause, la Direction interrégionale des services pénitentiaires utilise régulièrement des transferts de désencombrement vers les quartiers pour mineurs des prisons les plus proches (Varces ou Bonneville). “Dans les faits, ce sont souvent les mineurs non accompagnés qui sont ‘‘désencombrés’’ prioritairement”, explique la CGT-PJJ (direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse).

Une augmentation du nombre de mineurs incarcérés

Toujours selon le rapport, le nombre de jeunes qui arrivent à l’EPM est en augmentation. Alors qu’ils étaient en moyenne 40 en 2017 et en 2018, la barre des 50 est franchie en 2019 (56 en février 2019) pour atteindre une moyenne annuelle de 46 détenus. Au 1er janvier 2020, ils étaient 56 selon le rapport de l’OIP.

“L’EPM a un nombre de places théoriques [60], mais si on dépasse 50, 53 mineurs, ça ne tourne plus”, déplore un membre du syndicat. Qui poursuit : “L’éducatif a été complètement abandonné en raison d’une politique axée uniquement sur la gestion des flux.”