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France : le sport en prison, "c'est le seul moyen pour s'évader"

La maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier a participé au projet national "Sentez-vous sport" initié par le ministère des Sports.

Il faut emprunter toute une série de couloirs avant de se retrouver à l’air libre, sous le soleil. La séance commence avec un échauffement sur un grand terrain, au pied des bâtiments de la prison. Un petit footing dirigé Sofiane Alkhaliki, éducateur au Montpellier-Petit-Bard-Athlétique. La consigne ? Être “capable de tchatcher avec son voisin tout en courant proprement”, de quoi préparer au parcours de cross-fit, dans le gymnase en contrebas. Les choses sérieuses commencent…

“Pour ces gens-là qui se sont égarés à un moment de leur vie sans être de mauvais gars, c’est l’occasion de se recentrer sur des valeurs communes : le respect des règles, le don de soi et puis l’envie de se dépasser de manière collective.” (Sofiane Alkhaliki)

Burpees, marche du fermier, box jump, kettlebell, au total 10 ateliers à faire le plus rapidement possible. Les 15 détenus passent chacun leur tour et le temps à battre est de 3mn 21 sec. “On a l’esprit de compétition, on lâche rien. De voir l’autre qui a fait un temps, toi t’essayes de faire mieux. Comme dehors, c’est bon pour la santé et c’est bon pour la tête” fait valoir Azil, 30 ans.

Au-delà du dépassement de soi, Abderrahmane, 28 ans, y voit aussi un moyen de s’évader : “Comme on est enfermé à peu près 22 heures sur 24, une après-midi de sport, c’est un souffle!”

Il n’est pas le seul à penser ça et d’ailleurs Mickael Escolano, un des quatre moniteurs de sport du centre pénitentiaire, peut en témoigner : “Effectivement on a une grosse adhésion de la population carcérale, ça sort de l’ordinaire. Après, ce n’est pas tout le monde qui peut y accéder, c’est souvent lié à leur comportement et à leur parcours en détention”. En règle générale, chaque détenu peut faire quatre heures de sport par semaine