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France : femmes en prison et violences de genre
Les femmes détenues pour de longues peines représentent, en France, une minorité. Le genre influence-t-il le parcours pénal ?
Les femmes représentent, en janvier 2020, 3,6% de la population carcérale totale. Sur les 187 établissements pénitentiaires français, seuls trois leur sont exclusivement dédiés. Elles sont pourtant plus nombreuses que les hommes à écoper d’une peine supérieure à dix ans. Le genre joue-t-il un rôle dans l’incarcération de ces femmes ? Comment vivent-elles la prison ? Entre 2016 et 2019, Natacha Chetcuti-Osorovitz enquête aux côtés de Patricia Paperman sur les situations des femmes détenues pour de longues peines. Son ouvrage, intitulé Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité, vient de paraître. Il participe à la création un nouveau champ de recherche, celui de la sociologie genrée de la prison.
Natacha Chetcuti-Osorovitz est sociologue et enseignante chercheure, habilitée à diriger des recherches à l’IDHES (Ens paris-Saclay) et Centralesupelec. Prison Insider lui pose trois questions.
L'élément commun à toutes ces femmes est le continuum de violences de genre à l'intérieur duquel elles se construisent
Les détenues condamnées pour braquages ou trafics de stupéfiants ont anticipé l'enfermement. Pour elles, la prison fait partie de la culture familiale et est parfois inéluctable.
La délation participe à l'organisation du pouvoir au sein des prisons
Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité
Natacha Chetcuti-Osorovitz, dans son ouvrage, montre comment le parcours pénal est façonné par un dispositif disciplinaire où les femmes doivent se conformer à l’ordre social de genre. Cette ethnographie de longue durée traite de ces questions d’actualité que sont la carcéralisation, le consentement, les violences de genre et l’émancipation.
— LP.