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France : enquête sur la difficile gestion des radicalisés

520 “terroristes islamistes” et 950 autres suspectés de radicalisation sont détenus en France. L’Express a enquêté sur les défis posés par cette poudrière.

Dans la coursive blanche, seuls résonnent régulièrement les bips sonores et les cliquetis qui permettent d’ouvrir à distance, sous le contrôle d’une trentaine de caméras de vidéosurveillance, les lourdes portes oranges des cellules individuelles. Aucun autre bruit ne vient perturber la tranquillité de cette matinée ensoleillée de la fin du mois de juin. “On a souvent l’impression d’être dans une cathédrale”, glisse Sandrine Rocher, la patronne des lieux. La comparaison avec le lieu de culte catholique s’arrête là, car le quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR) du centre pénitentiaire de Lille-Annoeullin (Nord) abrite tout sauf des enfants de choeur.

Dans cette véritable prison dans la prison, complètement étanche de toutes les autres ailes de la détention, sont gardées 22 personnes poursuivies dans des dossiers terroristes, dont cinq condamnés définitifs. Dans le jargon de l’administration, ce sont des “TIS”, pour “terroristes islamistes”. Parmi eux, le frère d’un des kamikazes du 13 Novembre 2015, l’un des mis en examen de l’attentat déjoué d’Argenteuil en mars 2016, un protagoniste de la tentative d’attentat aux bonbonnes de gaz dans un immeuble du XVIe arrondissement de Paris, un individu soupçonné d’avoir voulu commettre des attaques à quelques jours de la dernière élection présidentielle, ou encore un homme accusé d’avoir tenté de rejoindre Daech en Syrie à deux reprises, tout en incitant et finançant le départ d’autres velléitaires du djihad. Aucun profil type. Le plus jeune, un converti, n’a que 22 ans, le doyen, 50.

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