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France : en prison, le jazzman Vincent Courtois libère les démons

D’un atelier auprès de détenus à Nîmes, le violoncelliste, en concert mardi à Banlieues bleues, tire matière à un vaste projet musical à la recherche d’un autre rapport au public.

Ils sont assis sur des chaises, en rond, face au violoncelle. Chacun à son tour se lève, respire un bon coup et déclame les maux posés sur le papier. Un jeune, la vingtaine un peu éreintée mais le sourire plein de malice, s’élance : “Je me souviens de nos disputes dans le canapé. Je me souviens du prix à payer pour t’avoir à mes côtés. Je me souviens que je ne t’aimais pas comme tu le méritais. Je me souviens de toi, ma belle liberté.”
Puis c’est au tour de M., peau noire et burinée. “Je me souviens de tous ces mots que j’ai découverts ici : la boule, yoyo, la gamelle, monsieur promenade, monsieur activité…”
Ici, c’est le centre de détention de Nîmes.
“Une maison d’arrêt avec un gros turnover, mais un taux d’occupation de plus de 200 %”, indique le responsable des ateliers culturels. 420 détenus, pour moins de 200 places prévues, avec une grande diversité sociologique. Justement, dans l’atelier mené par le violoncelliste Vincent Courtois, un septuagénaire côtoie un tout juste majeur. Certains ont des lettres, d’autres manquent de mots. Chacun apporte ce qu’il est, tous sont là pour parler de ces démons qui hantent nos pensées. A leurs côtés, Pierre Baux les aide à inspirer, en s’inspirant du Je me souviens de Georges Perec.
“Un classique pour nouer le dialogue et libérer la parole”, assure le comédien, qui entretient une relation durable - vingt ans - avec Vincent Courtois. Durant une semaine, tous deux sont à Nîmes dans le cadre d’un processus de cocréation entamé voici un an, “peut-être plus”, par le violoncelliste. Nom de code : “les Démons de Tosca”, en référence au livret de l’opéra de Puccini.

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