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France : en prison, Hichem perd progressivement la vue dans l'indifférence générale

En prison, Hichem est atteint d’une maladie rare qui lui fait progressivement perdre la vue. Problème : personne ne le croit et il n’a été soigné que tardivement. Il en garde de lourdes séquelles.

“Comment se passe votre détention ?”, interroge la juge d’instruction lors de la première audition d’Hichem, le 20 décembre 2016. Le jeune homme de 26 ans, en prison depuis octobre, répond avec dépit : “Mal. En faisant le ménage, j’ai fait tomber de l’eau de javel sur mes yeux. Je n’y vois plus très bien depuis.”
Un mois plus tard, le 30 janvier 2017, l’homme est à nouveau entendu par la magistrate en charge de son dossier. Toujours incarcéré à la maison d’arrêt de Nanterre, il l’alerte sur ses conditions de détention : “Ca se passe très mal. Je ne vois même plus le trou des toilettes.”

Dans le petit bureau de la juge à Nanterre, ses avocats, Maître Honneger et Ruben, complètent. En prison, Hichem ne voit rien de rien. Ni “le trou des toilettes”, ni les murs de la petite cellule qu’il partage avec deux codétenus. Il ne mange pas, ne se lave pas, ne sort plus de sa chambre sans être accompagné. “J’étais dans une tombe”, lâche le jeune homme lorsque StreetPress le rencontre à sa sortie de prison, le 27 novembre 2017.

Contrairement à ce qu’il pensait, l’eau de javel n’a rien à faire dans l’histoire. En prison, Hichem a développé une maladie rare, le syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada, dont un des symptômes est une perte importante de l’acuité visuelle. Au plus fort de l’infection, Hichem est quasiment aveugle. “Il avait 1/10e sur les deux yeux”, détaille son avocat.

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