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France : en Bretagne, des protections gratuites dans les prisons contre la précarité menstruelle

Des distributeurs de protections périodiques gratuites seront prochainement installés dans les prisons de Rennes et de Brest pour lutter contre la précarité menstruelle, mais pas que.

Finie la “cantine” (la supérette de la prison). Quand une femme détenue à Rennes ou à Brest en aura besoin, elle pourra se servir gratuitement en tampons ou serviettes hygiéniques, dans le distributeur installé par l’entreprise finistérienne Marguerite et Compagnie.

Un test de trois ans voté en octobre par la région, qui finance déjà les distributeurs mis à disposition dans 11 lycées volontaires bretons.

En visitant le centre pénitentiaire pour femmes de Rennes, où nous avons la compétence de la formation des détenues, on nous a parlé de la difficulté de certaines à s’approvisionner en protections périodiques“, rapporte Loïg Chesnais-Girard, le président de région. Or, si ce n’est pas de la compétence de cette dernière, “c’est une question d’égalité et de dignité, y compris pour les femmes en prison”.

Évidemment sensibilisée à la question, la créatrice de l’entreprise de distributeurs de protections périodiques Marguerite et Compagnie, Gaële Le Noane, est de nouveau mise à contribution : “On nous a déjà fait confiance pour les lycées, mais l’administration pénitentiaire n’avait pas de budget”, regrette-t-elle. Pourtant, “il n’y a que 2 500 à 3 000 détenues en France, cela ne coûterait pas tant…” En l’occurrence, 38 000 € pour trois ans, à l’échelle des prisons pour femmes de Rennes et du quartier des femmes du centre pénitentiaire de Brest, pour “des protections de qualité, et bio”. À Brest, les distributeurs seront installés courant janvier, “à proximité des douches, dans un lieu de passage”, rapporte le directeur Fabien Boivent.

Cette démarche contre la précarité menstruelle permet de lutter aussi contre la précarité sociale, sanitaire…”. Ici comme à Rennes, l’installation de ces distributeurs sera l’occasion d’organiser des “séances d’information sur les règles, la sexualité, la contraception ou encore le rapport au corps. Des sujets mal connus de certaines détenues.