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France : conditions de détention des terroristes, les pratiques de Fleury-Mérogis en question

Un morceau de pain et une carotte. Voilà un an que ce détenu incarcéré à Fleury-Mérogis pour terrorisme islamiste, envoie des courriers. On ne lui sert, répète-t-il, qu’un morceau de pain et une carotte à ses repas. Depuis mai 2017, son avocate demande régulièrement des explications à l’administration pénitentiaire. Pas de réponse. Puis directement à la direction de la maison d’arrêt. Dans un mail daté du 12 mars dernier, sa directrice, Nadine Picquet, lui a concédé : “Je ne suis pas du genre à laisser les choses en l’état”.

Malgré cela, la situation perdure. L’avocate ne comprend pas.

J’ai le sentiment que l’on essaie de cacher quelque chose. Pourquoi fait-on des différences de traitement au sein de cette prison ? Cette situation devient intenable pour cette population carcérale qui est présumée innocente, avance Me Chloé Arnoux.

Une enquête interne

Est-ce le comportement trop zélé d’un chef de détention ? Sont-ce des directives générales pour tous les prisonniers incarcérés pour terrorisme islamiste (“TIS”) ? Selon nos informations, Nadine Picquet a diligenté une enquête en interne, mais elle n’en a pas communiqué les résultats. Même si un juge d’instruction antiterroriste lui a demandé une explication rapide à ces plaintes répétées de repas sautés et carencés. Contactée par LCI, la direction de Fleury-Mérogis n’a pas répondu à nos sollicitations.

Du côté des surveillants pénitentiaires, on conteste en bloc tout dysfonctionnement de distribution des repas. “Je peux concevoir que la quantité de nourriture ne soit pas suffisante, mais raconter qu’on ne lui sert qu’une baguette et une carotte est absolument mensonger, affirme Thibaut Capelle, secrétaire local FO de Fleury-Mérogis. L’autre explication est qu’il refuse son repas.

Que se passe-t-il derrière les murs de la plus grande maison d’arrêt d’Europe ? Adeline Hazan, la Contrôleure générale des lieux de privation et de liberté (CGLPL) a reçu plusieurs témoignages de détenus, notamment au sein du quartier D2, celui des mis en examen. Selon nos informations, un certain nombre d’entre eux convergerait vers une distribution des repas contraire “au respect de la dignité”.

Conditions troubles de l’accès au travail

Par ailleurs, Adeline Hazan a saisi en fin d’année dernière le directeur de l’administration pénitentiaire sur la question de l’accès au travail et aux activités des détenus pour terrorisme islamiste (TIS). Dans un courrier dont nous avons eu connaissance, elle affirme que des “consignes générales” visant cette population carcérale ont été passées à Fleury-Mérogis.

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