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France : Bonneville, l’administration « désencombre » la prison au prix des liens familiaux et de la réinsertion

Mercredi 16 janvier, Monsieur S. a été transféré de la prison de Bonneville (Haute-Savoie), d’où il est originaire, vers celle de Bourg-en-Bresse (Ain), située à 130 km. Conséquence : il ne peut plus bénéficier de parloirs avec ses parents, malades et incapables de parcourir de longues distances. Et toutes les démarches de réinsertion qu’il avait entamées lors de ses premiers mois de détention sont réduites à néant. Ces transferts visant à « désencombrer » des établissements surpeuplés sont fréquents et portent régulièrement atteinte aux droits fondamentaux des personnes détenues.

Condamné en novembre dernier à 18 mois de prison, Monsieur S. ne pourra plus bénéficier de la visite de ses parents au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse où il est désormais détenu. Ces derniers avaient pourtant saisi la direction de l’établissement, expliquant, certificats médicaux à l’appui, qu’ils ne pouvaient effectuer de trajets de plus de vingt kilomètres. Peine perdue, la direction a répondu que la «surpopulation pénale que connaît la maison d’arrêt ainsi que la durée du reste de la peine à effectuer par Monsieur S. ne (leur) permett(aient) pas de le garder en détention à la maison d’arrêt de Bonneville».

En plus de rompre les liens de Monsieur S. avec sa famille, ce transfert met à mal son projet de réinsertion. Il avait en effet entamé des démarches avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation et avait trouvé un potentiel employeur dans une station de ski située à quelques kilomètres de Bonneville. Monsieur S. devra désormais reprendre ses démarches à zéro, bien loin de ses parents et dans une région dans laquelle il n’a aucune attache.

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