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Source : Le Télégramme

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France : au 3e étage, un quartier apaisé

Depuis plusieurs mois, Erwan Balanant, le député de Quimperlé-Concarneau, prend le pouls de l’univers carcéral français. Lundi après-midi, il a visité la maison d’arrêt de Brest, où il s’est montré très intéressé par le module Respecto, qui autorise les détenus à avoir la clef de leur cellule. Les résultats sont encourageants. Membre de la commission des lois, le député MoDem Erwan Balanant effectue depuis plusieurs mois la tournée des maisons d’arrêt et des centres de détention, pour mesurer les besoins de l’univers carcéral français. Et ce, dans le cadre du vaste chantier de la justice, lancé par le gouvernement.

Après Ploemeur (56), son périple le menait à Brest lundi après-midi. Prenant tout son temps, il s’est laissé guider par Catherine Pech, la directrice, en poste depuis décembre 2016. Les problèmes ne manquent pas (lire ci-dessous), et ils ont été évoqués, sans fard. Mais il y a aussi des satisfactions, à commencer par Respecto, un programme unique en Bretagne pour lutter contre la récidive et expérimenté à Brest depuis un an.

“Une vraie plus-value”

Ce régime différencié est basé sur un contrat de confiance entre le détenu et l’univers carcéral. Il permet aux prisonniers d’évoluer de façon autonome, en ayant en possession la clé de leur cellule. En contrepartie, le détenu doit signer une “charte” où il s’engage à honorer 15 heures d’activités par semaine et à avoir une attitude respectueuse envers le personnel surveillant et ses co-détenus.

Tout écart de conduite est sanctionné d’un point et, au bout de cinq, le détenu se voit signifier son exclusion du programme, qui signifie un retour en détention “normale”. Depuis le lancement de l’expérimentation, seuls 10 % des détenus ont été exclus du dispositif. “6 % pour ne pas avoir respecté leurs engagements et 4 % pour des incidents disciplinaires. On a eu très peu de gros incidents. Le plus commun, c’est la découverte de produits stupéfiants ou de téléphones portables dans les cellules”.

72 détenus, soit 22 % de la population carcérale de l’établissement, vivent actuellement leur détention sous ce régime. La directrice en mesure les bienfaits et parle même d’une vraie plus-value.

*“On a constaté une baisse importante des violences et des incidents entre détenus. Par ailleurs, la moitié des détenus qui suivent le programme se voient délivrer un aménagement de peine. C’est plus que dans les autres quartiers de détention”.

“C’est le jour et la nuit”

Au cours de sa visite, le député a pu s’isoler dans une salle d’activités avec quelques bénéficiaires. Il en est ressorti assez bluffé. “J’ai découvert des jeunes avec un état d’esprit positif. On sent chez eux un respect de l’institution carcéral et une volonté de tisser du lien social. Depuis que je visite les maisons d’arrêt, je n’avais pas encore vu cette ambiance pacifiée”.

Croisé à la sortie de sa cellule, ce détenu a aussi pu témoigner. “J’ai connu un mois de détention traditionnelle avant d’effectuer ma demande. C’est le jour et la nuit. Ici, les surveillants ont le temps de discuter avec nous, il n’y a plus cette relation d’autorité et je peux préparer ma sortie”.

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