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France : à Melun, les détenus ont la clé de leur cellule

Une sonnette retentit. Il est 16h45, les trois premiers pensionnaires poussent le grand portail en fer du centre qui, d’un seul coup, sort de sa torpeur. Un rapide bonjour au surveillant et un rituel rodé s’enclenche sans la moindre tension. Les sacs sont fouillés, les objets de valeur déposés dans le casier individuel, et le passage sous le portique de sécurité est obligatoire. Munis de la clé de leur cellule, les détenus s’engagent alors dans le bâtiment détention, dont la lourde porte se referme derrière eux. Ces trois hommes, qui seront progressivement rejoints par les trente autres qui fréquentent les lieux en ce moment, purgent leur peine de prison au centre de semi-liberté de Melun (Seine-et-Marne).

Grâce à cet aménagement de peine, les détenus, tous condamnés, ont l’opportunité de travailler ou de rechercher un emploi la journée mais doivent regagner cette ancienne maison d’arrêt très bien entretenue pour la nuit.

“C’est un formidable outil pour celui qui veut s’en sortir”, se félicite le directeur, Jean-Luc Aubin.

La plupart des bénéficiaires ont déjà connu un régime de détention traditionnel. “Il n’y a pas de comparaison possible, s’exclame ce détenu de 43 ans. La prison, c’est la jungle. On est obligé de se défendre et ceux qui n’y arrivent pas se font exploiter. Ici, c’est beaucoup moins tendu, il n’y a pas d’accrochages. C’est un système à développer.”

En cas d’incartade, les détenus risquent de retourner dans un parcours classique : la menace a de quoi dissuader les frondeurs. L’an dernier à Melun, le taux d’échec était de 13%, conforme à la moyenne nationale.

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