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France : à la prison de Fleury-Mérogis, les détenus reçoivent leurs cadeaux de Noël

Quand elle entre dans une cellule, Francine a l’œil aiguisé. “On voit tout de suite qui reçoit des visites ou non, confie cette bénévole du Secours Catholique. Les plus visités ont plus de photos, un petit réchaud, des produits ménagers, plusieurs paires de chaussures.”

Depuis deux ans, Francine visite les détenus de la prison de Fleury-Mérogis durant la période des fêtes. Avec d’autres bénévoles, pendant trois jours, elle leur prépare et apporte un paquet cadeau. Le seul que recevront les détenus les plus isolés. Leur Noël se résume à un petit carton de cinq kilos. À l’intérieur, des écharpes et bonnets confectionnés par les bénévoles, des produits d’entretien, un calendrier, un carnet, un ballotin de chocolats, des biscuits ou encore quelques cigarettes.

“C’est très gentil”, sourit un trentenaire en étalant ses cadeaux sur la table de sa cellule exiguë, qu’il partage avec un co-détenu. Ce jeudi matin, ce trentenaire est servi en priorité : il fait partie des “indigents” de la prison. Soit ceux qui disposent de moins de 50 euros sur leur compte sur deux mois. Dans l’aile du bâtiment où nous nous trouvons, 120 détenus sur 600 sont concernés. Sur les 3545 que compte la prison, 850 reçoivent un colis. “Quelle que soit leur religion”, précise Cyprien, bénévole du Secours populaire.

Entre les serviettes pendues au lit de sa cellule, un détenu explique en quelques mots son parcours. “Je viens d’arriver, c’est ma dernière peine, j’espère”, assure-t-il en saisissant le colis. Un lien social précieux entre détenus et bénévoles.

Un détenu souhaite faire un don à l’association

“Toute à l’heure, un détenu a pris le bonnet du colis, l’a mis sur le crâne et ne l’a plus enlevé”, sourit Francine.

“Certains attendent notre visite : ils nous disent, ah, vous venez pour les colis !” s’émeut l’aumônier du Secours Catholique. L’un d’entre eux leur a écrit un mot sur une feuille volante, pendant leur visite, pour les remercier. Un autre souhaite faire un don à l’association. “Je n’ai pas beaucoup pour cantiner, mais si je peux aider”, dit ce costaud aux bénévoles.

Nous sommes soudain interrompus par un avertissement sonore. “Bâtiment bloqué !” crie un haut-parleur. Après 15 minutes d’interruption à la suite d’une alerte de sécurité, nous sommes autorisés à sortir. La distribution reprend des colis peut reprendre.