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En Russie, le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov entame son 100e jour de grève de la faim

Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov est en grève de la faim depuis 100 jours. Des dizaines de personnalités du monde politique et culturel français ont de nouveau appelé, dans une tribune publiée mardi 21 août, à sa libération immédiate.

“Oleg Sentsov peut mourir à tout moment, à chaque minute qui passe”, écrivent les signataires, parmi lesquels figurent l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, l’ambassadeur pour les droits de l’homme François Croquette, les cinéastes Jacques Audiard et Bertrand Tavernier, les écrivaines Annie Ernaux et Delphine de Vigan.

“S’il restait aujourd’hui quelque chose à sauver d’une affirmation politique des démocraties européennes, elles le perdraient définitivement avec la mort d’Oleg Sentsov”, ajoutent-ils. “Par son combat, malheureusement mené sans leur soutien réel, Sentsov aura éclairé ce que doivent être les valeurs du XXIe siècle, pour que les démocraties ne répètent pas les erreurs du XXe, en nourrissant elles-mêmes les monstres qui vont les dévorer.”

Le cinéaste de 42 ans, opposé à l’annexion de la Crimée, a cessé de s’alimenter le 14 mai et n’est maintenu en vie que par les compléments alimentaires injectés par l’administration pénitentiaire russe. Il exige la libération de “tous les prisonniers politiques” ukrainiens emprisonnés en Russie. En dépit des nombreux appels d’écrivains, acteurs ou cinéastes occidentaux en faveur du réalisateur, Moscou refuse de céder sur cette affaire, rappelant la gravité des charges de “terrorisme” lui ayant valu sa condamnation et assurant que le réalisateur doit demander une grâce pour l’obtenir.

À Prague, plusieurs cinéastes tchèques ont annoncé qu’ils seraient en grève de la faim à partir de mardi jusqu’au 25 août, appelant leurs collègues à prendre le relais les jours suivants, afin de manifester leur solidarité avec Oleg Sentsov. Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté devant l’ambassade de Russie à Kiev, brandissant des pancartes “Liberté pour Sentsov” ou “Stop Poutine”.

Le réalisateur “n’entend pas abandonner sa grève, ni demander à Poutine de le gracier”, a assuré sa cousine Natalia Kaplan aux journalistes. “Moralement, c’est le même Oleg. Il n’est pas brisé.” Dans un entretien à l’AFP la semaine dernière, elle s’était montrée alarmiste quant à son état de santé : “Oleg perd espoir” et “ne croit plus” en une libération.

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