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Egypte : 16 personnes, dont au moins trois femmes, exécutés pour des faits de droit commun

Mardi 2 mars, 11 condamnés à mort ont été exécutés en Égypte par pendaison à la prison de Borg el-Arab, au nord d’Alexandrie.

Trois jours avant, le samedi 27 février, 5 autres condamnés, dont trois femmes, avaient été exécutés à Ismaïlia (nord-est), également pour des faits de droit commun.

En décembre dernier, ECPM alertait déjà sur l’augmentation inquiétante des exécutions dans le pays (elles ont triplé en 2020 par rapport aux années précédentes) et publiait un communiqué de presse pour demander l’instauration immédiate d’un moratoire, alors que le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi effectuait une visite d’État en France.

La situation des droits de l’homme en Égypte est alarmante.

L’Égypte fait partie des États exécutant le plus au monde : en deux mois, fin 2020, 60 exécutions ont été recensées. En outre, la plupart des personnes exécutées avaient déclaré avoir été torturées, kidnappées ou détenues en secret pendant de longues périodes. Par ailleurs, l’Égypte multiplie les arrestations arbitraires de défenseurs des droits de l’homme, de juristes et avocats travaillant sur la question de la peine de mort.

En Égypte, le pays arabe le plus peuplé, la charia (ou loi islamique) qui est la principale source de la loi égyptienne autorise la pratique de la peine de mort. Les exécutions visent des détenus de droit commun, mais aussi des opposants politiques accusés notamment de faits de terrorisme.

Le gouvernement égyptien ne cesse de rejeter les appels nationaux et internationaux à l’abolition de la peine de mort par de nombreux défenseurs des droits humains et des organisations internationales.

Or, selon l’analyse de plusieurs organisations internationales, sous la présidence d’Abdel Fattah al-Sissi l’Égypte est devenue l’un des dix pays appliquant le plus la peine capitale. Les tribunaux égyptiens ont condamné plus de 3 000 personnes à mort depuis 2014, date à laquelle Sissi a pris le pouvoir (selon le Arab Network for Human Rights Information).