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Source : Mediapart (09/03/2020)

Actualité

Chine : "si le coronavirus atteint les camps du Xinjiang, beaucoup de Ouïghours vont mourir"

les exilés ouïghours de Turquie craignent pour la vie de leurs familles restées en Chine, dont de nombreux membres ont été internés dans des camps de concentration et sont menacés par la propagation du coronavirus.

Par affinité ethnique et religieuse, la Turquie ouvre les bras aux exilés ouïghours depuis les années 1960. Leur nombre a cependant fortement augmenté au cours de la dernière décennie, à mesure que s’intensifiaient les persécutions chinoises contre cette population musulmane dans sa patrie d’origine, la région autonome du Xinjiang, appelée par les Ouïghours Turkestan oriental.

Ces réfugiés sont aujourd’hui entre 30 000 et 50 000 en Turquie – hôte de la plus importante diaspora ouïghoure hors d’Asie centrale. Leurs profils sont très divers. Ils racontent, en général sous le couvert de l’anonymat, une même histoire, faite de séparation forcée d’avec leur famille, de chantages et d’intimidations orchestrées par Pékin, et surtout de peur pour leurs nombreux proches enfermés dans des camps de concentration chinois.

Les défenseurs des droits de l’homme évoquent l’internement au Xinjiang d’au moins un million de musulmans, sous couvert de lutte contre le séparatisme et le terrorisme islamiste.

Mais depuis l’hiver, une nouvelle hantise habite la diaspora : celle d’une propagation dans les camps du coronavirus, qui, parti de la province chinoise du Hubei, a déjà causé la mort de plus de 3 000 personnes, principalement en Chine.

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