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Chine : l’UE demande la libération "immédiate" de la "journaliste citoyenne" Zhang Zhan

La "journaliste citoyenne" Zhang Zhan a été condamnée à quatre ans de prison après avoir couvert l’épidémie en Chine.

L’UE a demandé à la Chine, ce mardi, de libérer “immédiatement” la “journaliste citoyenne” Zhang Zhan, condamnée à quatre ans de prison après avoir couvert l’épidémie, au moment où un accord sur les investissements entre Pékin et Bruxelles est proche d’aboutir.

“L’UE appelle à la libération immédiate de Mme Zhang Zhan”, ainsi que celle de défenseurs des droits humains et personnalités détenues en Chine pour avoir rapporté des informations “d’intérêt public”, a annoncé dans un communiqué un porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

“Les restrictions à la liberté d’expression, d’accès à l’information, l’intimidation et la surveillance de journalistes, comme les détentions, procès et condamnations de défenseurs des droits humains, avocats et intellectuels en Chine ne cessent de croître et demeurent une source de grande préoccupation”, a-t-il ajouté. Cet appel intervient alors que la Chine et l’Union européenne semblent sur le point de conclure, après sept ans de négociations, un ambitieux accord de protection réciproque des investissements, en dépit des accusations de travail forcé portées contre Pékin.

Zhang Zhan s’était rendue en février à Wuhan (centre de la Chine), alors en proie à l’épidémie de Covid-19, diffusant sur Internet des reportages, notamment sur la situation chaotique des hôpitaux. Arrêtée en mai, accusée de “provocation aux troubles” et de diffusion de fausses informations, elle a été condamnée lundi à quatre ans d’emprisonnement par un tribunal shanghaïen.

“D’après des sources crédibles, Mme Zhang a été soumise à la torture et à des mauvais traitements durant sa détention, et sa santé s’est gravement détériorée. Il est crucial qu’elle reçoive une assistance médicale adéquate”, a insisté le porte-parole européen.

Outre Zhang Zhan, l’UE demande la libération immédiate de l’avocat Yu Wensheng, dont la condamnation à quatre ans de prison a été confirmée en appel mi-décembre.

Elle réclame également celle des avocats Li Yuhan et Gao Zhisheng, des cyberdissidents Huang Qi et Wu Gan, du défenseur des droits Ge Jueping (arrêté en 2016 lors du G20 en Chine), de l’écrivain et militant Qin Yongmin, du militant de la langue tibétaine Tashi Wangchuk, du défenseur des droits humains Liu Feiyue, ainsi que de l’intellectuel ouïghour Ilham Tohti. Ce dernier, condamné à la prison à vie en Chine pour “séparatisme”, avait été lauréat en 2019 du prix Sakharov des droits humains décerné par le Parlement européen.