Analyse

Le premier cas confirmé de Covid-19 est, au Chili, le 23 mars 2020, un membre du personnel pénitentiaire. Une flambée des cas suit dans certains établissements de la capitale et d’autres régions. L’administration pénitentiaire, en coopération avec le ministère de la Justice et le ministère de la Santé, met alors en œuvre plusieurs stratégies. Elles comprennent le développement d’un plan coronavirus et d’un protocole sanitaire, une campagne de vaccination de grande ampleur contre la grippe, la suspension des visites, et une loi d’amnistie permettant la libération de prisonniers. Les organisations de la société civile, intervenant notamment dans les champs de la justice et des droits humains, répètent régulièrement que les conditions de détention ne permettent pas de gérer correctement l’épidémie. Sont notamment invoqués, pour certains établissements, la surpopulation, les problèmes d’approvisionnement en eau et les conditions sanitaires.

Les transferts de prisonniers effectués par la Gendarmerie entre différents établissements et régions, sans tests préalables, font l’objet de fortes critiques. D’autres prisonniers sont contaminés. Les autorités pénitentiaires améliorent, peu après, les protocoles de transfert. Le dépistage PCR devient obligatoire avant et après chaque transfert. Les prisonniers incarcérés durant la pandémie ressentent beaucoup de tension et de peur point point. L’accès à l’information est, pour les prisonniers comme pour les personnels, insuffisant. Plusieurs émeutes et grèves ont lieu. Différentes organisations luttant pour l’amélioration des conditions de détention gagnent en visibilité. Elles recommandent, avançant que les vies et les droits des prisonniers sont aussi importants que ceux des autres citoyens, différentes mesures : aménagements de peine, libérations anticipées, mise en œuvre de protocoles sanitaires.

Prison Insider et le Centre d’études sur la Justice et la Société (Chili) proposent une analyse de la première année de pandémie dans les prisons de onze pays. Le Chili est l’un d’entre eux.

Plus d'un tiers de la population carcérale est constituée de prévenus et de personnes en attente d'un jugement.

Le ministère de la Justice présente, le 25 mars 2020, un projet de loi devant le Congrès. Ce projet de loi prévoit la grâce de détenus identifiés comme appartenant à des catégories à haut risque

[Les prisonniers] mettent le feu à leurs matelas. Ils dénoncent la gestion de la pandémie par les autorités, le manque de tests et la limitation de leur accès aux mesures de libération [...]