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Burkina Faso : "si on avait baissé les bras, nos prisons seraient presque vides"

Il s’appelle Bayoulou Siaka, inspecteur GSP, Directeur de la maison d’arrêt et de correction de Ziniaré. Il est aussi le Secrétaire général du Syndicat national des agents de la Garde de sécurité pénitentiaire. Dans l’entretien qui suit, il nous livre la situation sur le mouvement de “grève” qui a lieu au sein de la GSP depuis plus de deux mois.

Le Pays : quel est le rôle du corps des GSP ?

Bayoulou Siaka, inspecteur GSP : la garde de sécurité pénitentiaire a pour rôle de mettre en œuvre les peines privatives de liberté. Ceux qui sont condamnés à une peine d’emprisonnement, nous, nous sommes chargés de faire appliquer cette peine. A ce niveau, nous avons un impératif de sécurité et un impératif qui consiste à accompagner la réinsertion sociale du détenu. Le volet correction s’entend que nous devons accompagner les détenus pour qu’à leur sortie, ils ne posent plus des actes qui puissent les renvoyer en prison. Bien entendu, tout cela ne dépend pas de nous seuls, cela demande un certain nombre de moyens dont dispose toujours un pays comme le Burkina Faso.

Vous êtes en grève depuis plus de deux mois. Quelles en sont les raisons ?

Je voudrais d’abord nuancer la notion de grève parce l’appellation ne correspond pas à notre situation. Quand vous prenez tous les services de la GSP, vous verrez qu’aucun agent n’est assis à la maison pour fait de ces mouvements d’humeur. Nous avons décidé, à un moment donné, de suspendre tout simplement deux activités, parce que le gouvernement ne nous a pas donné le choix. Il s’agit des activités d’escorte des détenus vers les palais de justice et celles qui nous permettaient de recevoir de nouveaux délinquants en provenance des commissariats de police et des brigades de gendarmerie. Nous avons décidé de suspendre ces activités jusqu’à ce que le gouvernement puisse s’inscrire dans une logique qui puisse permettre à l’ensemble de la GSP, de comprendre qu’elle compte dans le système judiciaire au Burkina Faso.

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