Interview

Brésil : au mépris des vies

Le pays compte plus de 700 000 détenus. Le système carcéral, à bout de souffle, est secoué par les désordres politiques actuels et la crise sanitaire engendrée par la Covid-19. Quel est l’avenir des prisons au Brésil ? Quels sont les grands défis actuels ?

Rafael Godoi est sociologue et chercheur du Centre d’études sur la citoyenneté, les conflits et la violence urbaine de l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Nous lui avons posé trois questions.

L’idéologie politique actuellement en vigueur dans le pays manifeste un mépris total vis-à-vis de la vie humaine. Ce mépris est exacerbé quand il s’agit de la vie des personnes détenues.

La détérioration des conditions d’incarcération affecte le pays dans son ensemble, même si elle se manifeste d’une façon plus ou moins prononcée d’un État à l’autre.

On peut dire que ce contexte d’exacerbation des conflits semble se redéfinir avec la pandémie : nous assistons en fait à une réduction des tensions entres les gangs.