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Belgique : le Conseil central de surveillance pénitentiaire recrute 350 citoyens pour observer les prisons du pays

La Belgique est souvent pointée du doigt concernant l’état de ses prisons et le problème de la surpopulation. Dernier exemple en date, la prison de Lantin, avec 42% de détenus en trop. Ces chiffres viennent du Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) qui contrôle les 35 prisons du pays. Marc Nève, président du Conseil, était l’invité de Jour Première ce jeudi.

Le Conseil central de surveillance pénitentiaire dépend aujourd’hui du Parlement. Il compte 12 membres, parmi lesquels quatre permanents, dont Marc Nève. “Ce Conseil a différentes missions, explique-t-il. La première, c’est de surveiller les prisons des 35 établissements du pays. Ensuite, il doit donner des avis, faire des recommandations au Parlement et aux ministres compétents, et aussi coordonner les commissions de surveillance établies au sein de chacune des prisons du pays.”

Pleinement indépendant

Chaque prison dispose donc d’une commission qui dresse un rapport à ce Conseil central. Autrefois dépendant du ministère de la Justice, ce Conseil est travaillera désormais en toute autonomie. Une nouveauté pour le secteur. “Nous avons été élus et mis en place par le Parlement, au même titre que d’autres institutions du même type, comme les médiateurs fédéraux, le Conseil supérieur de la justice, le Comité P, le comité R… Nous sommes d’ailleurs dans le même grand bâtiment situé à côté du Parlement”, explique Marc Nève.

Pour solutionner les problèmes tels que la surpopulation dans les prisons, le CCSP a la possibilité de dresser des rapports de chaque établissement et de tirer la sonnette d’alarme lorsque c’est nécessaire. 350 candidats seront engagés dans la surveillance de ces prisons. “Au sein de chaque prison, il y a une commission de surveillance qui est établie, composée de citoyens habitant dans les environs ou à proximité. Ces commissions composées de six à dix-huit membres vont pouvoir à tour de rôle, en s’organisant eux-mêmes, prendre le pouls, prendre la température, intervenir et avoir un rôle de médiateur au sein de la prison. Et c’est cette tâche-là qui nous appartient de coordonner au sein du Conseil”, explique le président. Plusieurs dizaines de candidatures ont d’ailleurs déjà été introduites.

Ces candidats, ils seront en quelque sorte “L’œil de Moscou” des établissements pénitentiaires et seront formés pour.

“Ils doivent pouvoir répondre aux demandes des détenus qui les interpellent, avoir ce rôle d’intermédiaire privilégié pour tenter d’aider ceux qui sont désemparés par rapport à la détention, pour intervenir par rapport à la direction dans certains cas et pour contribuer à dénoncer des situations qui sont inacceptables”, énumère Marc Nève. À titre d’exemple, un travail a été fait par les commissions déjà existantes sur le recours excessif au placement au cachot, très différent d’une prison à l’autre.

Droit de regard du citoyen

L’importance de telles commissions se trouve aussi du côté du regard du citoyen vis-à-vis des prisons. “Placer quelqu’un en détention est le pouvoir ultime de l’autorité publique, et il faut que cela puisse s’accompagner aussi d’un regard du citoyen. Je crois que c’est un progrès que connaissent déjà d’autres pays et auquel on va maintenant pouvoir avoir recours aussi de façon plus adéquate en Belgique”, confie-t-il.

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