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Belgique : la prison de Saint-Gilles sous haute tension

La section belge de l’Observatoire international des prisons (OIP) dénonce lundi le durcissement du régime de détention imposé depuis plusieurs semaines aux personnes incarcérées à Saint-Gilles. Des restrictions ont été instaurées pour faire face au manque d’agents pénitentiaires et à la surpopulation carcérale. Mais celles-ci “ne peuvent qu’envenimer une situation rendue déjà invivable par la promiscuité et l’enfermement”, alarme l’OIP, selon lequel “le ministre de la Justice démontre une nouvelle fois qu’il n’entend pas respecter les décisions de justice condamnant ses manquements”.

Fin septembre, la direction de la prison de Saint-Gilles et les représentants syndicaux avaient convenu de mettre en place un service adapté en fonction du nombre d’agents pénitentiaires pour pallier le manque de personnel et la surpopulation carcérale.

Un détenu s’inquiète: “Si ça ne s’améliore pas, ça va péter”

“Ainsi, depuis plusieurs semaines, les visites des proches, les sorties au préau et le téléphone ne sont autorisés qu’un jour sur deux. En outre, l’accès à la prison pour les services externes est gravement entravé au point que la plupart des intervenants ne savent plus accéder à la prison. Les détenus sont privés de suivi psychologique et social, de formation, d’accès à toute activité. Certains aumôniers et conseillers moraux ont été interdits d’accès aux détenus”, énumère l’OIP. Interrogé par nos confrères de la Dernière Heure, un détenu n’y est pas allé par quatre chemins au moment d’évoquer la situation au sein de l’établissement pénitentiaire. “La tension est palpable et sans amélioration, ça va péter”, prévient-il sous couvert d’anonymat.

Ces restrictions ont été “officiellement” instaurées via “une note interne à la prison qui prévoit que ce régime restera applicable au sein de l’établissement à tout le moins jusqu’au 15 octobre 2019”, dénonce lundi l’organisation qui milite pour le respect des droits fondamentaux au sein des prisons. L’Etat pointé du doigt

L’OIP s’insurge contre “la passivité de l’Etat”, qui est “seul responsable de la façon dont il traite les détenus. Il ne peut se contenter d’entasser des hommes derrière des murs sans se soucier de leur traitement une fois enfermés”.

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