Karel est placé en détention provisoire, à deux reprises, au commissariat central de Ouagadougou. Récit.
Les conditions de détention dans les commissariats sont inhumaines et pas seulement pour la population LGBTQ. C’est le cas pour tout le monde. C’est un endroit totalement obscur, surpeuplé, sans toilettes. On défèque et on dort sur place, avec les moustiques et les fourmis. L’odeur est incommodante toute la journée.
La nuit, nous sommes obligés de nous amasser comme dans une boite de sardine. Le sol n’est pas carrelé ou cimenté, c’est de la terre. Il faut dormir à même le sol. En sortant du commissariat, beaucoup ont des problèmes de peau. Il fait très chaud au Burkina et le bâtiment est tout petit, avec 15 à 20 personnes à l’intérieur. La surpopulation rend difficile le fait même de respirer.
Il n’y a aucune intimité. Nous sommes nus, empilés, serrés les uns contre les autres. Le risque d’être violé est important.
Tout cela sans compter les maltraitances des forces de l’ordre. Elles nous traitent comme si nous étions du bétail. Nous vivons des jours entiers dans ces conditions, parfois jusqu’à une dizaine.