Analyse

La crise de Covid-19 intervient, en Argentine, dans un contexte de surpopulation et s’ajoute à d’autres maladies épidémiques, telles que la tuberculose. La Cour suprême (Corte Suprema de Justicia de la Nación) prononce, au début de la crise sanitaire, un arrêt pour mettre en œuvre les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation des Nations unies (ONU) et la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) sur la prise en charge médicale des personnes détenues. Cette décision impose aux différentes administrations pénitentiaires (provinciales et fédérale) d’adopter la même série de mesures.   Les pouvoirs publics mettent en place des restrictions strictes, telles que la suspension des visites et des sorties en journée. Les téléphones portables sont, dans la province de Buenos Aires, officiellement autorisés pour compenser la suspension des visites. Les établissements pénitentiaires fédéraux déploient un système de visioconférence pour permettre aux prisonniers de contacter leur famille.
Le virus n’épargne pas les établissements pénitentiaires argentins. Les restrictions affectent profondément la vie quotidienne des prisonniers et leur accès aux besoins essentiels, malgré quelques mesures novatrices. Les prisonniers, les familles et les organisations de la société civile déplorent ce qu’ils perçoivent comme un manque de mesures concrètes. Cette gestion de la crise sanitaire aggrave les tensions et donne lieu à de nombreux mouvements de protestation dans les établissements pénitentiaires du pays.

Prison Insider et le Centre d’études sur la Justice et la Société (Chili) proposent une analyse de la première année de pandémie dans les prisons de onze pays. L’Argentine est l’un d’entre eux.

Le Procureur pénitentiaire de la nation publie un guide destiné aux prisonniers libérés durant l’épidémie, ainsi qu’à leurs proches.

La Cour de cassation autorise, en avril  2020, dans la province de Buenos Aires, l’utilisation de téléphones, de tablettes et d’ordinateurs portables pendant toute la durée de suspension des visites.

Les organisations de la société civile exigent des mesures urgentes