Interview

Allemagne : ni détenus, ni libres ?

Un enfermement qui ne dit pas son nom : la privation de liberté en hôpital psycho-légal

La population carcérale allemande décroît depuis 2004. Le nombre de personnes privées de liberté ne suit, en revanche, pas cette tendance. Elles sont en effet près de 13 000 à être internées dans des hôpitaux psycho-légaux. Ces derniers accueillent les personnes ayant commis une infraction et qui sont contraintes d’effectuer une “mesure de soins”. L’internement s’étale souvent dans le temps, et dure parfois plus de dix ans.

Pascal Décarpes est criminologue et chercheur. Il travaille pour le Nationale Stelle zur Verhütung von Folter, le mécanisme national de prévention de la torture (MNP) allemand. Prison Insider lui a posé trois questions.

On attend que les personnes ne soient physiquement plus capables d’être dangereuses : là seulement, on accepte de les libérer