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Algérie : Une quarantaine de détenus du Hirak en grève de la faim

Les autorités multiplient les arrestations et condamnations à la veille du troisième anniversaire du mouvement de protestation.

Au moins quarante détenus d’opinion de la prison d’El-Harrach, à Alger, ont commencé une grève de la faim depuis le 28 janvier, selon plusieurs avocats du Collectif de défense des détenus d’opinion. Ces militants du Hirak incarcérés dénoncent leur détention provisoire – la plupart attendent leur procès depuis plusieurs mois – et les poursuites dont ils sont l’objet sur la base de l’article 87 bis du code pénal, amendé en juin 2021.

Cette nouvelle disposition, qui assimile à du “terrorisme” ou à du “sabotage” tout appel à “changer le système de gouvernance par des moyens non conventionnels”, a permis l’intensification de la répression contre les acteurs de l’agitation antisystème née du refus d’une candidature à un cinquième mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika (décédé en septembre 2021). Un raidissement sécuritaire du régime algérien que la crise sanitaire liée au Covid-19 a facilité.

Les autorités nient pourtant toute situation anormale dans les prisons.

“Aucun mouvement de grève n’a été enregistré au sein de cet établissement pénitentiaire d’El-Harrach”, a assuré dans un communiqué, le 29 janvier, le parquet d’Alger en menaçant de poursuites toute personne qui relaierait des informations “tendancieuses”. Les avocats maintiennent toutefois que les détenus ont bel et bien refusé de s’alimenter.